Le 28 juin 1940, le Major Passow du Militärbefeshaber
in Frankreich rend visite au siège de la Compagnie pour
évaluer l'importance stratégique des la Compagnie pour le Reich. Ses visites
suivantes seront accompagnées par des dirigeants de la Wanderer Werke qui se
par ailleurs s'est fait livrer des matériels saisis dans l'armée et les
administrations françaises. C'est la Wanderer Werke qui se charge des relations
ultérieures avec Bull.
Le 25 janvier 1941, au cours de la réunion du Conseil,
Jacques Callies :
- relate les conversations menées avec Herr Dr. Klee, directeur général
de la Wanderer Werke de Chemnitz. Le conseil donne pouvoir à son président
pour signer avec cette société tous accords relatifs à l'achat, la vente,
l'échange de brevets, et tous accords commerciaux. La négociation engagée
durera jusqu'à la fin 1942. L'accord se fera sur un échange de brevets, assorti
d'un projet de fabrication sous licence à Chemnitz de matériels d'origine Bull
avec une option de commercialisation en Allemagne et territoires assimilés.
Bull conservant la France et la Belgique.
- Robert JOURDAIN est de nouveau accueilli comme administrateur (le nombre de
ses mandats n'atteint plus le maximum prévu par la loi).
- Les jetons de présence de l'année 1940 sont mis en paiement. Les résultats
de 1940 : Bénéfice d'exploitation : 7.261.807 francs. Bénéfice net :
1.175.607 francs.
En janvier 1941 Un important marché de 36 millions de
francs est signé avec le ministère des finances au titre du Service de la
démographie fondé en décembre 1940 par le contrôleur général René
Carmille pour réaliser un système d'information statistique
administratif, (SISA).
La banque de Paris et des Pays-Bas en avril 1941 accepte de concourir au
financement des commandes issues du ministère des finances.
Le 17 mai 1941, au Conseil d'Administration de CMB:
- En raison de son âge et de son état de santé, Marcel Bassot quitte le
Conseil d'administration dont il était vice-président depuis le 16 Avril
1932).
- Jacques Callies et Georges Vieillard reçoivent pouvoir de négocier l'achat
des locaux industriels jusque là en location, complétés par des terrains et
bâtiments situés av. Gambetta (92, 92bis), impasse du Surmelin (25, 27), impasse du Progrès (19 bis). L'ensemble des bâtiments et terrains négociés (de forme
irrégulière) représente une surface de 3.037,50 m². Le prix principal
proposé est de 820.500 francs, dont 630.000 au comptant.
En 1941, Bull se fait condamner pour contrefaçon des
brevets IBM en adoptant la carte perforée à 80 colonnes. L'appel suspensif
interjeté ne sera jugé en faveur de Bull qu'en 1947, pour vice de forme, IBM
ayant délivré des matériels 80 colonnes avant le dépôt du brevet en France.
Le 15 juillet 1941, en vue d'un recensement,
chaque Français reçoit un numéro national d'identité. Ce
recensement a été organisé par René Carmille, utilisant les
équipements mécanographiques Bull. Sous couvert de recenser Français
de souche et étrangers vivant en France, Carmille préparait une
remobilisation de la France. Il a su ne pas satisfaire les demandes du
Commissariat aux Affaires Juives et des autorités d'occupation, mais
finalement ses contacts avec la Résistance à l'occupant le mèneront
au camp de déportation de Dachau où il mourra en janvier 1945.
Le 12 novembre 1942 au Conseil d'administration de
CMB:
- Le président recommande d'augmenter le volume des locations de
matériel par rapport aux ventes.
- Le conseil décide d'émettre un emprunt obligataire d'un montant maximum de
30 millions de francs. Le montant de cet emprunt sera réduit à 20 milions de
francs au conseil de février 1943.
- Les propriétaires d'un terrain et de bâtiments mitoyens à l'usine ont fait
une offre de vente à la Compagnie (21 impasse du Progrès - superficie 422 m2 -
prix à payer comptant 160.000 francs).
Le 27 mai 1943 Après examen du bilan au 31 décembre 1942, le conseil décide
la distribution de 8 francs par action libérée et de 4 francs par action
libérée de moitié.
Le 26 juin 1943 le Conseil décide l'acquisition :
- d'un terrain sis 157 avenue Gambetta (590 m2, prix principal 472.000 francs,
payable comptant)
- d'un terrain et d'un pavillon sis 159 avenue Gambetta (1.000 m2 plus un
pavillon à usage de bureaux et d'habitations, plus un atelier, au prix
principal de 1.300.000 francs payable comptant).
Le 29 février 1944 le Conseil décide d'acquérir
un terrain et diverses constructions 25 et 27 rue du Surmelin (1.908 m2). Le
prix d'acquisition de 900.000 francs est converti en rente viagère annuelle de
100.000 francs au profit de la propriétaire, Madame Munie.
En mars 1944 la Compagnie dépose une demande à la
commission des prix une augmentation de 38% des tarifs. Les négociations
sont longues et difficiles (alors que l'augmentation des salaires majore de 14%
les prix de revient et que nos concurrents étrangers importateurs enregistrent
une hausse de 45% sur leurs tarifs de 1939).
Le 5 mai 1944 le Conseil d'administration note:
- Le bénéfice de l'exercice 1943 (2.122.708 francs), augmenté d'un
report à nouveau de 384.237 francs sera distribué, le dividende net restant le
même que l'année précédente.
- La Cour d'Appel a décidé d'appeler à l'audience l'affaire contre la
société suisse Bull A.G.
- Les restrictions d'électricité et les réquisitions de main-d'œuvre
créent des difficultés de travail. On envisage la possibilité d'installer
comme moyen de secours un moteur à gaz pauvre et un alternateur.
Le 16 août 1944, la production de l'usine est
arrêtée.
Le 26 septembre 1944, Jacques Callies doit s'absenter de
Paris en raison de son état de santé. Jusqu'au 1er mars 1945, c'est son frère
Jean Callies qui assumera la direction de la société, tout en pouvant
déléguer à Georges Vieillard ou à Joseph Callies.
Le 1 octobre 1944 l'usine de Gambetta reprend la
production, grâce à l'installation de force motrice avec moteur à gaz pauvre
réalisé en juin.
Le conseil d'administration constate le 20 octobre 1944:
- Que le bénéfice brut est en diminution en raison de la décroissance
de l'activité de l'usine, de l'augmentation des dépenses, et du retard
apporté par la Commission des Prix au réajustement des tarifs.
- Constate les pertes subies par la société à la suite des évènements
de guerre :
installation mécanographique du port de Brest détruite,
SNS de Rennes détruite,
SNS de Nancy réquisitionnée par les Allemands,
port de Toulon sinistré à 50%.
Au cours du 4ème trimestre 1944, le conseil de
préfecture condamne la compagnie à verser 5.083.579 francs au titre de la taxe
à la production pour les années 1937 à 1944.
La Compagnie dépose une demande auprès du Ministère des Finances et de l'Économie
Nationale, en même temps qu'auprès des contributions directes pour que toute
la question soit révisée. L' administration "semble devoir se montrer
bienveillante". Le 7 janvier 1945, la compagnie est citée devant le
Comité de confiscation des profits illicites. Elle lui remettra un dossier le
23 février 1945.
Fin 1944, les premières commandes d'après guerre sont enregistrées en
provenance du Ministère de la guerre, de la Préfecture de Police, des
assurances "Le Nord", et du Comptoir National d'Escompte.
Le dividende distribué (987.744,77 francs) sera de 8
francs par action libérée au 1er janvier 1944 et 6 francs par action libérée
au 30 juin 1944.
Le 10 janvier 1945 Jacques Callies reprend ses fonctions de PDG
Le 5 juin 1945 Le Conseil d'Administration est informé:
- Que le Directeur des Contributions directes a refusé la demande de la
Compagnie d'être exceptée des sommes réclamées au titre de la taxe à la
production.
- Que les salaires du PDG, des cadres et employés sont augmentés. Le
salaire du PDG n'ayant pas bougé depuis 1935, il est porté mensuellement de
4.000 frs (plus 8% du bénéfice net) à 30.000 frs (15.000 frs à titre
d'appointements et 15.000 frs à titre de garantie minimale sur la partie
proportionnelle calculée en fin d'exercice).
Le 05 novembre 1945 le Conseil d'administration constate
:
- Difficultés de paiement des factures relatives aux administrations publiques,
qui ont annoncé que les mandatements seraient retardés de plusieurs
mois.
- Participation de 10% au capital de la S.A. en voie de constitution, sous le
nom de "Société auxiliaire de statistiques, de classement et de
totalisation".
- Recherche d'un prêt à moyen terme (Sté UCINA) de 30 millions. Négociations
en cours.
- Décision d'une augmentation de capital de 5 millions (de 25 millions à 30
millions par émission de 20.000 actions de 250 francs.
- Le dividende de l'année 1944 sera versé le 15 décembre 1945.
Fin 1945 De nouvelles références sont enregistrées :
- Assurances "Le Phoenix vie".
- Assurances de l'Ouest.
- Société Lumière.
- Banque Lafanechère à Grenoble.
1947 CMB est représentée au Danemark par un agent général : Koenig Petersen
En juillet 1948 , la Société belge des Machines Bull
cesse son activité commerciale aux Pays-Bas par suite de la naissance à
Amsterdam de la société Bullatec (association de CMB et de Kamatec) chargée
à la fois de la production des trieuses et de la commercialisation de
l'ensemble des matériels de Bull. :
La décision est prise de construire à Amsterdam une usine spécialisée. En
attendant Bullatec occupe les ateliers de Kamatec. En Avril 1949 le nouveau
bâtiment est terminé. Il regroupe les services commerciaux et industriels.
L'outillage de l'usine est particulièrement moderne.
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