Victor Thevenet
LE TRAITEMENT DE LINFORMATIONLA TABULATRICE BS 120
- principes de fonctionnement - les principaux constituants - piste de lecture - imprimante - perforatrice - totalisateurs - le tableau de connexion et exemple de "programmation" - puissance comparée à un micro-ordinateur |
1] Principes de fonctionnement
C'est la machine principale d'un atelier
mécanographique à cartes perforées, car elle réunit:
- trois organes (périphériques) d'entrée - sortie
- 1 piste de lecture de cartes
- 1 imprimante
- 1 perforatrice de cartes
- des moyens de calculs qui lui permettent d'exécuter les 4 opérations arithmétiques,
des opérations logiques, et de mémoriser des informations.
- 1 système de programmation amovible, le tableau de connexion, qui sera spécialement
réalisé pour chaque traitement.
La technologie est totalement "électromécanique" |
La totalité des éléments de la
tabulatrice sont synchronisés mécaniquement par un arbre. Un tour de l'arbre est appelé
un "CYCLE". La vitesse, qui donne la puissance, est de 150 cycles par
minute.
Le cycle est divisé en 15 "points" de 24°
. Les 12 premiers "points" correspondent au défilement des 12 lignes d'une
carte perforée; et sont respectivement nommés: "point 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, 0,
11, 12".
. Les points 13,14 et 15 représentent la distance entre cartes et permettent de préparer
certains traitements postérieurs.
Par exemple: au point 4, la ligne des 4 est
lue, les totalisateurs peuvent enregistrer des 4, les 4 peuvent être imprimés et
perforés.
Les cycles sont commandés au tableau de
connexion; le cycle n° 1, dit "cycle d'alimentation", est spécialisé
pour réaliser une lecture de carte, les autres cycles sont banalisés et permettent de
réaliser des opérations de calculs quelconques.
2] Les principaux constituants de la tabulatrice:
21 - La piste de lecture comporte deux
postes de lecture, c'est à dire qu'une carte peut être lue deux fois de suite. La
première lecture permet d'identifier la carte , donc de connaître les traitements à
réaliser, et de préparer les
commandes qui aiguilleront les informations lues au cours du cycle 1 suivant. Ces deux
postes de lecture permettent aussi de lire simultanément les critères de tri sur deux
cartes successives, en les comparant il est possible d'identifier les cartes qui
appartiennent à la même entité, (n° de compte, n° de pièce, etc...) et de
déclencher des traitements adéquats, par exemple: totaux, calculs des soldes etc...
Les cartes sont récupérées par deux cases de
réception, l'une dite "normale" l'autre dite <de sélection> celle-ci
permet de séparer certaines cartes mais en pratique elle n'est pas utilisée.
22 - l'imprimante (AN7)
est rotative: elle permet d'imprimer 150 lignes de 92 caractères alphanumériques par
minute. Le papier utilisé comporte un cadre pré-imprimé qui constitue un document à
remplir. La taille des imprimés est variable selon les besoins. |
Un système de "SAUT de PAPIER" permet de passer d'un imprimé au suivant. La
force de frappe permet de réaliser 4 doubles simultanément (copie carbone).
Les options de limprimante sont:
- impression de 102 caractères par lignes
- chariot splitté en 1/2 - 1/2 ou 2/3 - 1/3, ce qui permet d'imprimer deux documents
différents.
- IPC (Introducteur Positionneur de Compte) permet d'imprimer de grands imprimés
comptables de les manipuler pour imprimer sur les 2 faces; de repérer la dernière ligne
d'impression pour compléter le compte au cours de traitements ultérieurs.
23 - La Perforatrice de carte appelée poinçonneuse
connectée
une carte de 80 colonnes est perforée en une seule fois (en bloc). Le système
de commande des poinçons constitue une mémoire électromécanique qui permet
d'envoyer des informations à perforer au cours de cycles différents.
24 - Les moyens de calculs sont des "totalisateurs"
constitués de "roues" groupées par 3. (les reports sont automatiques dans un
groupe de 3 roues) ce qui permet de choisir, modulo 3, la capacité dont ont a besoin.
Les totalisateurs peuvent effectuer 150 additions par minute sur 120 chiffres..
Les soustractions sont réalisées par addition du complément à 9.
Les multiplications sont réalisées à travers une table de pythagore
Les divisions sont des soustractions et décalages successifs.
Les opérations logiques sont réalisées par soustraction et analyse des reports.
Les totalisateurs sont des "mémoires"
dont l'utilisation est commandée au
tableau de connexion.
Le nombre de positions de totalisateur disponibles sur une tabulatrice complète son
identification commerciale (ex: BS 120, BS 72,...)
25 - Le tableau de connexion est "amovible"
Toutes les commandes des organes de la tabulatrice ainsi que toutes leurs "entrées/sorties"
sont représentées par des plots qui sont reliés entre eux par des "fiches et
cavaliers de connections".
L'ensemble de ces liaisons est un véritable complément du câblage de la
tabulatrice.
Des "alternatifs" et leurs
commandes permettent d'aiguiller les informations vers des destinations diverses, selon
qu'ils sont au repos ou au travail.
Les traitements possibles et leur vitesse
pouvent être nettement accrus par:
- la connaissance des circuits électriques des totalisateurs qui permet d'utiliser des
fonctions non "officielles".
- l'application de la théorie des ensembles.
- EXEMPLE de programmation: réalisation d'un traitement simplifié:
Soit lire une information de 5 chiffres perforée colonnes: 12 à 16 (avec 11 en colonne
12 si la somme est négative); imprimer la liste dans 2 zones (+ et -) avec leurs totaux
qui peuvent atteindre 7 chiffres.
Réalisation:
- détecter le "11 de la colonne 12" à partir du premier poste de lecture pour
commander des alternatifs qui, au cycle 1 suivant, seront au repos si le nombre est (+) et
seront au travail si le nombre est (-).
- lire les colonnes 12 à 16 du 2° poste de lecture et, à travers les alternatifs,
entrer l'information recueillie au repos dans les entrées de 3 groupes de totalisateurs
et celle récupérée au travail dans 3 autres groupes.
- Les 7 sorties du 1° groupe de totalisateurs seront envoyées à l'imprimante dans les
positions 15 à 21, les sorties du 2° groupe seront reliées aux positions 23 à 29 de
l'imprimante.
- Le cycle n° 1 bouclera sur lui-même jusqu'à la détection de la dernière
carte; un cycle Opératoire par exemple le n° 4, sera alors lancé pour extraire
le contenu des 2 groupes de totalisation et les imprimer. Il pourra même composer le
libellé: "TOTAUX".
3] - Essai de comparaison de puissance entre:
la tabulatrice et un micro-ordinateur
31 - La tabulatrice est une machine à
traiter l'information qui a une architecture PARALLÈLE très poussée. Sa
fréquence est de 2,5 Hz.
Au cours d'un seul cycle elle:
- lit 160 caractères alphanumériques d'information
- additionne 120 caractères
- imprime 92 caractères alphanumériques
L'ensemble de ces traitements est réalisé en 0,4 seconde.
32 - Prenons un Micro-ordinateur utilisant
un microprocesseur 8088, son architecture est parallèle sur 8 bits. Sa fréquence est de
8 Mhz.
Il lui faudra:
- pour lire 160 caractères (disquette) | 0,02 sec. |
- pour imprimer 92 caractères (en QL) | 1,31 sec. |
- pour additionner 120 caractères | 0,002 sec. |
---------- | |
soit ------> | 1,33 sec. |
33 - conclusion: La tabulatrice est 3,3
FOIS PLUS RAPIDE que le micro.
Cette comparaison ne se rapporte qu'à des performances intrinsèques de MACHINES.
L'ordinateur n'a que très rarement le besoin d'imprimer le détail des informations car
il dispose:
- d'une mémoire au moins 150.000 fois plus grande,
- d'un moyen de sortie extrêmement puissant: LÉCRAN;
- de LOGICIELS et de PROGICIELS qui donnent la puissance de traitement et de conception à
chaque UTILISATEUR INDIVIDUEL.
Il ne fait pas de traitements par LOT, il est INTERACTIF et offre des
possibilités extraordinaires dans de nombreux domaines, des traitements que la
tabulatrice serait incapable de faire quelque soit le temps qu'on pourrait lui accorder.
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